Extrait de la vidéo de l’exhumation du casque découvert à Gomile
Gomile est un lieu de fouilles situé sur la péninsule de Pelješac à proximité du village de Zakotorac. En avril 2024, l’équipe de chercheurs qui travaille sur le site depuis 4 ans a découvert un casque de l’époque gréco-ilirienne à proximité d’un tumulus dans une petite niche en pierres sèches.
Le casque, recouvert de bronze, agrémenté d’une ouverture rectangulaire au niveau du visage et décoré d’une frise, appartenait certainement à l’élite guerrière locale. Les scientifiques pensent qu’il pourrait s’agir d’une offrande déposée à l’intention d’une divinité.
L’équipe menée par Domagoj Perkić du musée archéologique de Dubrovnik est épaulée par des chercheurs de Split et de l’Université de Zagreb. Le site a déjà fait parler de lui. Plusieurs tumulus contenant des squelettes, vêtements, bijoux, récipients et des objets funéraires ont déjà été mis à jour.
Un autre casque avait déjà été découvert à une dizaine de mètres : il s’agissait alors d’un casque d’un militaire enterré avec ses armes mais daté de 200 ans plus tôt. Pour l’équipe de recherche, la présence de restes archéologiques d’époques variées au sein du même site est un intéressant dans la compréhension des us et coutumes : cela montre notamment l’importance et la symbolique de l’autorité, du statut et de la continuité du pouvoir dans les communautés de l’époque.
Le site de fouille est important (le plus important de l’Adriatique) car il permet de mieux connaître les rites funéraires des communautés illyriennes de la seconde moitié du dernier millénaire avant JC. Il renseigne aussi sur les échanges commerciaux et les relations entre les communautés illyriennes locales et grecques (colonies à Hvar et Vis). Pelješac était-il un lieu de passage obligé et un point de contrôle des routes commerciales maritimes et terrestres qui expliquerait les richesses retrouvées dans les sépultures ?
Sur la petite trentaine de tumulus découverts sur place, beaucoup reste encore à découvrir. Pour l’instant, en plus des objets funéraires, des objets du quotidien ont été trouvés. Comme les ossements sont mélangés sur une période de plus de 400 ans avec vraisemblablement des déplacements d’ossements, des analyses ADN sont prévues pour mieux comprendre qui est enterré sur place (âge, sexe…).